Cet article, classique au début, est ensuite plus technique et offre des pistes de prospective vers des matériaux encore inconnus du grand public.
Trouver le juste équilibre n'est pas chose facile puisqu'en magasin, le fil universel n'existe pas encore.
Pêcher fin, solide, résistant à l'abrasion ou aux dents du brochet, tromper la méfiance du sandre, voici autant de contradictions qui parfois s'opposent. Pourtant le choix est large.
Passons donc en revue ce qui existe:
LE NYLON
Comme bas de ligne, il n'est guère utilisé que pour la pêche au coup s'adressant aux cyprinidés.
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Comme corps de ligne, il existe parfois en couleur et permet de mieux suivre son déplacement ou son lancer. Au niveau performances, il est équivalent mais bien entendu, déconseillé pour les bas de ligne.
De très gros progrès ont été réalisés dans le rapport diamètre/résistance mais il reste sensible à l'allongement et à l'abrasion. De plus, sa porosité limite sa durée de vie.
Son indice de réfraction est de 1,53 ce qui le rend tout de même discret et qui lui conserve toute sa place dans les rayons des magasins.
LE FLUOROCARBONE
C'est sans doute le matériau qui se rapproche le plus de la polyvalence.
-Bonne résistance à l'abrasion mais pas à toute épreuve.
-Indice de réfraction de 1,42 qui le rend proche de celui de l'eau et lui permet de passer presque inaperçu, l'indice de réfraction de l'eau étant de 1,33.
-Indice de rupture supérieur à celui du nylon à diamètre égal.
En revanche, on lui attribue, à juste titre, une certaine rigidité qui peut parfois être un avantage au ferrage mais parfois aussi un inconvénient quant à sa discrétion.
A mon avis, il n'est pas utile de l'utiliser comme bas de ligne pour la pêche au leurre. S'agissant d' une pêche ultra-rapide, un matériau moins discret mais plus résistant peut avoir le même usage.
Par contre, il trouve son plein usage pour la pêche du sandre...en espérant ne pas tomber sur un beau brochet.
L'ACIER
C'est le plus ancien bas de ligne utilisé pendant des années pour le brochet alors qu'aucun autre matériau n'existait encore sur le marché.
Il est parfois utilisé dans les rivières dépourvues de sandres car sa résistance est sans égal.
Souvent gainé de nylon, il a le gros inconvénient d'être particulièrement rigide et surtout de posséder une grande mémoire.
Quant à sa discrétion, il ne passe pas inaperçu. On le réserve de plus en plus pour la pêche en mer.
Voici un fil d'acier de 30 centimètres commercialisé par Daïwa
LA TRESSE
Elle a l'avantage de la résistance et de l'absence de mémoire mais en revanche, son manque d'élasticité peut être un inconvénient comme bas de ligne.
Par ailleurs, sa discrétion n'est pas son point fort et elle est sujette à l'abrasion et à l'usure causées par les dents du brochet.
LE KEVLAR
Il s'agit d'un aramide découvert en 1965 par des chercheurs de la société Du Pont de Nemours.
Le Kevlar est une fibre synthétique qui possède de très bonnes propriétés mécaniques en traction mais ses chaînes polymères lui confèrent une grande rigidité.
La résistance à la traction est supérieure à celle de l'acier.
Commercialisé en 1971, son brevet a expiré et sont apparus des produits concurrents qui laissent supposer qu' un matériau pour bas de ligne multi-usages fera bientôt son apparition, même si pour l'instant, l'industrie s'en réserve l'exploitation.
Le TWARON
Le SULFRON
Le TECHNORA
Le TEIJINCONEX
Comme vous pouvez le remarquer, ces produits ont déja gagné en souplesse et il reste encore à modifier leur structure moléculaire pour obtenir un matériau translucide.
LE TITANE
Déjà commercialisé pour la pêche, ce matériau est en pleine évolution et est une solution alternative à l’acier avec une résistance supérieure pour un diamètre équivalent.
On le trouve en monobrin ou en brins tressés, en général à sept.
Le titane est plus souple et n’a pas de capacité de mémoire.
Comme vous pouvez le remarquer, ce produit se décline en diamètres qui défient toute concurrence puisqu'il peut atteindre 0,1 millimètre, soit l'équivalent de notre 10/100ème.
Fraichement arrivé sur le marché, ce produit est encore assez cher et sa discrétion est inférieure au fluorocarbone
Mais il existe, dans le commerce, un fil de titane, également cher, utilisé en chirurgie et qui atteint un diamètre de 0,025 mm soit l'équivalent de 2 centièmes pour une résistance incomparable. Compte-tenu de sa longévité, un tel investissement n'est pas à faire plusieurs fois.
DANS CE CAS, LA FINESSE COMPENSE LE MANQUE DE DISCRETION. Imaginez ! du 2 centièmes de millimètre !
Acnis International, distributeur de titane et alliages titane pour l'orthopédie et le médical
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fils fins, (diamètre minimum 0,025 mm),
VOICI UN AUTRE FOURNISSEUR QUI PROPOSE LE FIL DE TITANE EN 0,05 mm soit 5 centièmes ou en 0,125 mm soit 12 centièmes.
Fournisseur de Métaux, Alliages, Céramiques, Polymères, Composés et Composites pour la Recherche et l'Industrie. Consultez notre Catalogue de petites quantités.
Pour être aussi complet que possible, l'achat de 10 mètres de titane en 5 centièmes coûtent la bagatelle de 275 euros, soit 27,50 euros le mètre.
J'ai réussi à m'en procurer un mètre que j'ai utilisé seul.
-Résistance: incomparable
-Discrétion: malgré sa finesse, elle laisse à désirer.
-Souplesse: Peu souple.
J'ai donc eu l'idée de tresser 1 fil de titane de 5 centièmes avec 2 fluorocarbones de 10 centièmes et là, surprise !
Pour l'équivalent de 25 centièmes.
-Résistance : incomparable
-Discrétion: presque parfaite.
-Souplesse: le fait de tresser donne un énorme gain.
Depuis que je cherche, je sais que je ne suis pas loin du fil universel mais évidemment, je n'ai pas les moyens techniques alors, je vous livre le résultat de mes modestes expériences, gratos, bien entendu.