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LA PECHE AU VIF: Celle-là, il faut que je vous la raconte ! - PÊCHE EN SEINE-ET-MARNE proposée par André MARINI

  Je sais que, depuis quelques semaines, un brochet de très grosse taille a pris possession de mon coup. Un après-midi particulièrement ensoleillé, je l'ai vu lentement passer à mes pieds et comme je me suis bien gardé de faire le moindre geste, j'ai eu tout le temps de l'admirer. Je n'ai pas particulièrement l'habitude de ces gros sujets, le plus imposant que j'ai jamais pris remonte à l'an dernier : 6 kg de muscles pour 97 centimètres...Remarquez, c'est déjà pas si mal...mais là, je suis dans la catégorie au-dessus. Comme ça, au jugé, 1,10 ou 1,15 m...A ce niveau, on ne va pas chicaner pour quelques centimètres. 

  Sachant qu'il fait quelques incursions, je tente parfois ma chance et c'était le cas hier après -midi.

  3 lignes flottantes eschées avec des carpeaux de 400 grammmes et des moulinets débrayables qui retiennent à peine les vifs lors de leurs rushes mais dans ces cas-là, je ne pêche pas au coup, bien que j'amorce, pour ne me consacrer qu'à contrôler mes cannes.

   En fin d'après-midi, RIEN .

   Tant pis, ce n'est pas pour aujourd'hui parce que je suppose qu'il ne va pas faire son ravitaillement au super-marché du coin tous les jours. Je décide donc de plier et je lève ma première canne, ce qui a pour effet d'affoler le vif et, à ce moment, un énorme remous se produit près du bord et je vois monter mon "copain" brochet comme un obus, celà à moins de 1 mètre du bord. Il saisit le vif et se pose au fond. Je le vois parfaitement et je ne tente pas un geste...mais j'ai le coeur qui s'affole parce qu'il est vraiment monstrueux..  

   L'eau est très claire, le soleil inonde la place à ce moment de la journée mais moi, sur la rive, je suis à l'ombre donc peu visible. Voir sans être vu...situation idéale pour un pêcheur.

   A ce moment précis, je sais que l'attente risque d'être interminable ! Ce specimen a dû voir défiler des kilos de ferraille et danser des dizaines de vifs !

   5 minutes passent, puis 10 puis 15 peut-être, comme ça, à la louche, parce que je ne perds pas une miette du spectacle et j'ai autre chose en tête que de regarder ma montre. D'ailleurs, je suis transformé en statue de sel.

   Après un long moment, je vois que la frange terminale de la caudale de mon copain Esox commence à onduler et je me dis qu'il va se passer quelque chose. Un petit bond, sans doute pour aller se poser un peu plus loin parce que je vois toujours le vif en travers de la gueule. Je sais que ces petits bonds peuvent encore durer longtemps mais au point où j'en suis !

   J'ai vérifié que rien n'entravait le fil, j'ai refermé le débrayage, desserré le frein,ouvert le pick-up et je tiens la tresse à la main. Il ne me reste donc qu'à attendre. Ah, si ce maudit palpitant voulait bien arrêter de battre la chamade !

    Pour se passer quelque chose, il se passe vraiment quelque chose mais pas ce à quoi je m'attendais ! Lentement, très lentement en tenant toujours le vif par le travers, sieur Esox remonte le long de ma tresse comme s'il l'inspectait. En surface ou presque, il regarde le flotteur, lache le vif à moitié sonné, s'approche de la partie rouge émergée de mon bouchon, la mord puis fait un petit tour au ralenti pour venir la mordre une seconde fois puis, tranquillement, passe à la seconde puis à la troisième canne en recommençant le manège sans s'occuper des vifs qui sont au fond. Moi, j'ai compris ! Il ne me reste qu'à profiter de ce spectacle pour le moins insolite. Il n'y aura pas de sport aujourd'hui comme je l'avais espéré lorsque mon visiteur tenait le vif par le travers.

     Soit dit en passant, c'est fou ce qui peut passer par la tête pendant ces longues minutes d'attente, surtout lorsque le spectacle se déroule aussi nettement que devant un écran. On se remémore chaque geste préalable et les images défilent devant les yeux. On revoit tout de son montage ! Je me suis revu attachant mon hameçon, aiguisant mes pointes, vérifiant la solidité de mes noeuds...Tout y passe.

    Pour moi, c'est normal mais le comportement du brochet, alors là, dans ma vie de pêcheur et dans l'accomplissement de cette passion qui me dévore au point que je commence à m'en inquiéter, je n'y comprends rien !

    La morale de cette histoire ? Son déroulement est si insolite que je préfère avoir vécu cet évènement plutôt que d'avoir tenu ce monstre au bout de la ligne, quitte à réussir à le sortir, à le mesurer, à le photographier puis à le remettre à l'eau...( N'en déplaise à celui qui préconise de garder un brochet de plus d'un mètre ! ).

    J'ai pris 24 brochets cette saison dont un avant-hier mais je sais que sur mon coup, je n'en reverrai pas tant que le garde-manger n'aura pas migré vers ses lieux  d'hivernage.

     Qu'à celà ne tienne ! J'ai tout de même l'impression d'avoir vécu, hier, une situation insolite que je ne revivrai sans doute plus jamais. Ceci explique celà ! C'est pour vivre ou parce que l'on vit de pareils moments que j'en perds le sommeil ou que ma femme me réveille parce que je vis en rêve, des combats mémorables très agités.

                               PASSION DE LA PECHE, QUAND TU NOUS TIENS ! 

30/09/2011 11:26:51
over-blog.com : Vous avez reçu un commentaire

Bonjour,

un commentaire vient d'être posté par gv sur l'article LA PECHE AU VIF: Celle-là, il faut que je vous la raconte !, sur votre blog La pêche en Seine-et-Marne, Marne et Grand Morin

Extrait du commentaire:

Magnifique Récit et superbe histoire !
On imagine bien l'état de tension dans lequel le pécheur se trouve dans un tel cas !
On voudrait que tout cela cesse, on se dit que le flux de pensée va alerter le poisson, des trucs pas rationnels nous passent par la tête.

Moi je dirais que c'est un signe du monde :
- Ce grand père est venu dire que les bouchons étaient trop visibles pour un vieux singe comme lui.
- Il est passé sonner la fin de la saison pour ce poste là.

Au bord de l'étang ou je vais il y a un vieux pécheur quotidiennement présent. Depuis le printemps il plongeait son vif en répétant que c'est plutôt en septembre que ca ira et en ressassant les grosse pertes subies l'an passé sur cet étang suite a un assèchement dramatique.
En septembre, comme il le disait, il a eu ses moments de gloire (dommage je n'étais pas là).

Moi je ne sais pas pécher le carnassier, mais il me disait que 30 minutes d'attente après la prise en gueule ne sont pas de trop.


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Tag(s) : #La pêche du brochet.

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