Les photos sont si belles qu'à elles seules, elles méritent un article mais pour nous, pêcheurs, nous lui trouvons d'autres avantages que sa pureté et sa beauté.
C'est la pleine période pour l' utiliser, finement haché, AU CISEAU, en évitant l'engin électrique qui lui ferait perdre une bonne partie de son goûit et, par là, de son attrait.
Pour qui à la chance d'en avoir, c'est vraiment la période où l'ail aux ours est indispensable.
Très occupé à se reproduire, le poisson se préoccupe très peu de sa nourriture et il vaut mieux lui proposer une friandise qu'une amorce nourrissante.
Bien entendu, ce n'est pas la seule mais celle-ci a l'avantage d'être naturelle, aussitôt cueillie, aussitôt utilisée, mais je ne le répèterai jamais assez, coupée AUX CISEAUX.
Ne craignez pas les petits morceaux qui subsistent ! Les poissons les avaleront avec délice: mais OUI !
Nous avons parfois trop l'habitude de vouloir une amorce fine, passée, tamisée et si cela est vrai pour une amorce composée d'ingrédients du commerce, c'est loin d'être une vérité première lorsqu'on utilise des plantes odorantes ou épicées.
C'est vrai pour l'ail aux ours mais aussi pour la lavande, la menthe sauvage, les orties, le romarin (Excellent), le fenouil, la ciboulette et tout ce que vous pouvez faire pousser dans votre jardin sans avoir à les acheter.
Personnellement, j'ai réalisé des cartons avec le laurier sauce mais s'il est haché au moulin électrique, vous pouvez le fiche en l'air.
L'ail aux ours, au goût très prononcé d'ail, est remarquable sur les brèmes et, en ces périodes de disette, ne soyons pas trop regardants sur les espèces.
Ceci étant dit, les gardons ne le boudent pas et pour moi, c'est une excellente transition entre l'amorce d'eau froide, huileuse, l'amorce d'eau qui se réchauffe, épicée puis le chènevis lorsque l'eau devient propice à cette pêche que j'affectionne depuis que je suis jeune adolescent.
En effet, à 13 ans, initié par un retraité parisien qui habitait CLAIRAC, dans le Lot-et-Garonne où je passais mes vacances, j'avais la chance de disposer d'un bateau que j'aurais pu mener à la pagaie dans un trou de souris. J'ai d'ailleurs de beaux restes.
Comment, après des moments aussi merveilleux, ne pas devenir un vrai spécialiste à 16 ou 17 ans dans une région où l'on ne pêche qu'au blé, sans courant, sur un fond de sable en plein soleil ! Evidemment un gamin qui pourrait remplir à ras bord une grande bourriche suscite quelques jalousies mais mon grappin venait vite à bout des "gentillesses" comme le grillage ou le barbelé, au fond. Par des autochtones ? Que non ! Eux me chouchoutaient ! Mais par des Parisiens en vacances ! Un comble !
Je sais que certains de nos confrères, surtout du Nord de la France, pêchent avec résultat au chènevis l'hiver mais moi, je ne m'y suis jamais fait.
En cette période, si vous l'avez sous la main car il devient rare, n'hésitez pas à utiliser l'ail aux ours !
Pour moi, c'est un additif de première qualité mais, de grâce, prenez le temps de le couper aux ciseaux !