Les concepteurs ont pensé à tout ou presque:
-Le leurre "bruiteur" grâce aux billes qui se trouvent à l'intérieur.
-Le leurre fluorescent ou phosphorescent.
-Le leurre lumineux dans lequel on glisse une petite pile ou un stick de surf-casting.
-Le leurre odorant...
...et j'en passe sans doute, mais s'il y a bien une catégorie qui n'existe pas, c'est le leurre qui saigne.
Pourtant, c'est parfaitement réalisable et parfois efficace à condition que l'eau soit claire.
En janvier 2010, avant la fermeture, l'idée m'est venue d'essayer d'en fabriquer un expérimental, quitte, si cela s'avèrait concluant, à avoir recours à quelqu'un de mieux équipé que moi pour fabriquer un exemplaire opérationnel.
Il suffit de trouver un leurre souple assez volumineux mais qui doit être creux et mes amis d'un magasin spécialisé ont eu vite fait de me trouver ce gadget.
J'ai d'abord fixé la tête plombée puis à l'aide d'un tube de cuivre chauffé au chalumeau, forcément creux pour garder à l'intérieur
l'excédent de matière qui fond sous l'effet de la chaleur, j'ai percé l'avant du leurre.
Puis, par cet orifice, j'ai glissé un tube rigide, avec un bouchon PERCE à l'avant, et qui se loge dans le creux du ventre puisque j'ai choisi mon leurre souple en conséquence. Une précaution importante: Le tube ne doit être trop long pour ne pas raidir le leurre souple et empêcher les ondulations de la queue puisqu'on utilisera ce montage comme un mort manié.
Il suffit ensuite ensuite de glisser le tube à l'intérieur et l'on obtient une bonne présentation avec la possibilité, en cours de pêche, d'enlever le bouchon pour recharger le petit réservoir. Les petits trous qui se trouvent sur le côté permettent d'évacuer l'eau en tournant simplement le leurre vers le bas avant de recharger pour que la mixture qui ira à l'intérieur ne se dilue pas avant le lancer.
Maintenant, restait à trouver ce que l'on peut confectionner comme mixture pour charger ce tube. Après plusieurs jours d'essai, sous le regard intrigué des rares passants par ces journées hivernales où la neige persistait, j'ai fini par trouver le bon dosage pour obtenir un produit suffisamment fluide pour se dissoudre dans l'eau mais légèrement visqueux pour rester dans le tube au moment du lancer.
Oh, rien de bien difficile à trouver !
Du sang déshydraté, du traçant rouge qui augmente l'effet de façon spectaculaire et, surtout, du blanc de Meudon. Le mélange se fait à sec puis on mouille jusqu'à obtenir la consistance voulue. Avant de partir, je remplissais une réserve destinée à recharger en utilisant un flacon en plastique sur lequel se visse un embout ressemblant aux tubes de silicone.
Evidemment, en action de pêche, on ne peut éviter quelques fuites et mieux vaut avoir un bon chiffon pour s'essuyer les mains mais efficacité ou coïncidence, je ne sais pas. Toujours est-il que j'ai pris quatre brochets de la mi-janvier 2010 jusqu'à la fermeture.
J'ai gardé la dernière photo pour la bonne bouche parce qu'elle est à l'origine d'une polémique qui m'a valu des commentaires particulièrement "offensifs" sur ce blog.
"Comment ? Un pêcheur digne de ce nom ne présente pas une prise après l'avoir massacrée ! La preuve, elle est posée sur un chiffon à la propreté douteuse, taché du sang de ce malheureux poisson !"
Je me suis bien gardé de répondre que ce sang n'était rien d'autre que du traçant rouge parce qu'à l'époque, j'avais déposé un brevet à l' INPI.
Autre anecdote, plus sympathique cette fois. Lors d'une prise et malgré le froid, une vieille dame s'est arrêtée, est restée à me regarder et à me parler, du combat jusqu'à ce que j'aie amené le poisson au bord, que je l'aie décroché, photographié puis réoxygéné avant de le relacher dans de bonnes conditions. Peut-être suis-je trop sentimental mais c'est un souvenir qui m'a ému et qui reste solidement ancré.
Depuis, un bon bout de chemin a été parcouru.
Un ami, jeune artisan et qui, au passage est un de mes anciens élèves, a fabriqué deux moules symétriques qui, en creux, forment deux demi-poissons qu'il assemble après avoir mis la tête plombée et le réservoir nettement plus élaboré.
A propos du brevet déposé à l'INPI, je précise que j'ai souhaité préserver cette trouvaille. (Je sais ! On doit dire invention). J'ai refusé toutes les propositions commerciales et, aujourd'hui, je la déclare libre d'utilisation en l'offrant à mes lecteurs.
Quant au maniement de ce leurre souple, à l'intérêt du mélange qu'il laisse échapper et à la manière de le faire saigner, j'y reviendrai dans un article ultérieur, celui-ci étant déjà très long et je ne veux surtout pas vous lasser.
Ce sera ma façon de fêter notre 200.000ème visiteur, nombre que nous avons atteint aujourd'hui, mais ce sera surtout ma façon de vous remercier de votre fidélité.
Je terminerai cet article en adressant une pensée chaleureuse et amicale au Garde-pêche de l' Epinoche de Couilly Pont-aux-Dames qui, à l'époque, m'a aidé, guidé, conseillé durant toute la durée d'expérimentation ainsi que pour l'inscription au registre des brevets.
Nous n'avons peut-être plus l'occasion de fonctionner ensemble mais je n'ai pas la mémoire courte...à tous les sens du terme.
Remember: Les lignes en bleu et en italique lors de ce petit retour en arrière annonçaient-elles ces articles?
|
Oui, le Grand Morin est classé en 1ère catégorie piscicole dans sa partie amont (jusqu'à la Ferté-Gaucher) puis en 2ème catégorie. Sa population piscicole est mixte, mais attention aux dates d'ouverture.
De plus, attention à la réciprocité des AAPPMA sitées sur les parcours classés en 1ère catégorie.
Vous trouverez toutes les informations nécessaires sur le site de la fédération de pêche de Seine-et-Marne.
A toutes fins utiles, je vous précise que l'ouverture de ce site est incompatible avec les versions internet explorer antérieures à IE 8.
http://www.federationpeche77.fr/presentation.html
|
Bonjour Cédric,
Dans ce genre de leurre, c'est le sang qui en fait l'intérêt parce qu'il attire les carnassiers. La difficulté était surtout de trouver un moyen de faire en sorte que le réservoir ne se vide pas dès le contact avec l'eau.
Pour ce qui concerne l'existence antérieure d'un leurre identique, ça ne peut pas être le cas sinon ce n'est pas recevable par l' INPI après enquête, alors que le dépôt a, certes, demandé du temps mais a été reçu.
Reste à nos amis aussi curieux que moi à améliorer le système.
Cordialement.