Dans l'article précédent, j'ai indiqué, pour rappel, le 5 manières les plus courantes de locher un vif en reprenant le classement publié par Gérard TAJANA.
Le présent article qui lui fait suite présente les 3 méthodes que j'utilise avec une particularité en ce qui concerne la dernière pour laquelle je ne cache pas une préférence puisqu'elle a sensiblement augmenté le nombre de touches concrétisées.
Pour les besoins des photos, j'ai utilisé un backing de couleur, un hameçon de grande taille(du 1 ) et un poissonnet factice, restant bien entendu qu'en action de pêche j'adapte ces montages en fonction du vif utilisé et du carnassier recherché.
1 et 2- Eschage du vif par les lèvres ou par le dos:
Voici deux méthodes déjà présentées que j'utilise parfois.
1) Peu souvent pour ce qui concerne l'eschage par les lèvres parce que la ferrée ne peut intervenir que lorsque le carnassier a engamé puis retourné le vif pour l'avaler. J'esche parfois de cette façon, le soir, lorsque la baisse de luminosité rend le lochage avec l'aiguille plus délicat ou lorsque le sandre (C'est lui que je recherche dans ce cas) devient moins méfiant et ne relache pas à la moindre résistance. Pour ce montage, j'utilise toujours un hameçon simple, allant du 6 au 2 selon la taille du vif, sur fluorocarbone de 20 centièmes. Corps de ligne en 25 centièmes.
2) Plus souvent pour ce qui concerne l'eschage par le dos lorsque je recherche le brochet au flotteur fixe ou coulissant et, parfois, à la plombée à fond, mais dans ce cas, j'utilise un hameçon simple, du triple zéro au sept zéro selon la taille du gardon ou du chevesne. Par principe, je choisis toujours des gros vifs, trois doigts, voire beaucoup plus.
3-Eschage du vif avec une aiguille à locher:
J'aurais aimé vous présenter ce mode d'eschage plus tôt, avant que les fortes pluies de la semaine ne modifie les conditions d'une saison caractérisée, en tout cas pour ce qui me concerne, par beaucoup de touches de sandres mais dans une eau si claire que sa méfiance a conduit à de nombreux manqués.
Comme nous tous, j'ai donc été amené à essayer plusieurs montages et je vous présente celui qui m'a permis de prendre nettement plus en MONTANT LES HAMECONS A L'ENVERS, qu'ils soient simples, doubles y compris les ryders que j'affectionne ou triples.
Oui mais pour les monter à l'envers, encore faut-il savoir les monter à l'endroit et là, un petit rappel s'impose puisqu'il m'arrive très souvent de "dépanner" des confrères qui ne peuvent utiliser que des hameçons montés...alors que ce n'est pourtant pas bien compliqué sur des grosses tailles.
a) Dont acte : Voici le montage classique à l'endroit d'un hameçon à palette:
Faire une boucle du côté de la courbure de l'hameçon. Faire une dizaine de tours avec le brin libre, en remontant le long de la hampe sur laquelle on tient les deux brins serrés. Passer l'extrémité du brin libre dans la boucle puis serrer en tirant le brin qui constituera le bas de ligne. Couper l'excédent du brin libre...C'est tout !
b) Le montage de l'hameçon à l'envers:
Je ne tiens pas la boucle qui bloquera le montage le long de la courbure de l'hameçon comme précédemment mais au-dessus de la palette puis j'entoure avec le brin libre en descendant le long de la hampe.
Ensuite, c'est du classique: Je passe le brin libre dans la boucle, je serre en tirant sur le brin du bas de ligne, je coupe l'excédent du brin libre et voici ce que j'obtiens en figure en bas à droite.
Une précision importante : Qu'il s'agisse d'un hameçon simple à palette ou à boucle, d'un ryder ou d'un double ordinaire, voire d'un triple, je les monte comme des hameçons à palette pour obtenir cette tenue particulière.
c) Le lochage du vif avec un hameçon monté à l'envers:
Je passe l'aiguille sous la peau, toujours d'arrière en avant pour avoir, comme vous, remarqué qu' après une attaque manquée, c'est la partie médiane ou postérieure du vif qui est entaillée et qui porte des marques allant vers l'arrière puis je passe la boucle du bas de ligne comme tout le monde.
Mais la différence est que lorsque l'hameçon est en place, il se pose à plat sur le corps du vif.
Pourquoi, de cette façon, la prise de sandres est-elle mutipliée par 2 ou 3 ? Je ne sais pas et je n'avancerai que deux hypothèses....au risque de me tromper !
Soit l'hameçon étant plus dégagé il est plus preneur.
Soit l'hameçon n'étant pas piqué dans le vif et pouvant ainsi coulisser, le prédateur se pique en recrachant. Il est d'ailleurs très fréquent qu'au moment d'une prise, le vif soit remonté sur le bas de ligne. Je penche plutôt pour cette seconde hypothèse puisque même lorsqu'il y a du courant et que le fil tendu incite d'autant plus le carnassier à la méfiance, les prises sont aussi nombreuses et se passent en deux temps. Une première secousse perceptible sur le scion sensible qui plie mais ne reprend pas sa position d'origine, suivie d'un départ qui ressemble à la fuite du poisson qui a senti le fer.
Lorsque nos rivières seront redevenues pêchables même si la température de l'air baisse, la pêche au sandre aura encore de belles semaines devant elle...à condition d'être bien couverts !
Alors, si ça vous tente d'essayer ! Je n'écris pas "tenez-moi au courant" parce que de ce point de vue, je ne me fais plus guère d'illusions.