Las de me faire casser par les carpes du Grand Morin que je ne suis pas capable de tenir, j'ai tenté ma chance en utilisant la même méthode, en Marne.
Après tout, n'est pas carpiste qui veut.
L'endroit où je pêche est animé d'un courant très soutenu avec, devant moi, un trou qui amène le fond à 8 mètres. Sans doute un vestige de la Bataille de la Marne et un obus dont le cratère n'a pas encore été totalement comblé par les sédiments.
Toujours est-il que c'est un endroit idéal pour le barbeau qui, pour résister à de telles conditions, est particulièrement musclé et livre des combats mémorables.
J'ai utilisé le même montage que dans le Grand Morin.
Tresse comme corps de ligne, plombée de 100 grammes et bas de ligne court terminé par un hameçon de 4 avec un cheveu.
Eschage au ring-pellet de 14, pré-percé dans lequel je passe mon aiguille à bouillettes.
Puis avec l' ergot de l'aiguille, je prends la boucle du cheveu que je tire dans le trou du pellet.
Il ne me reste qu'à bloquer le pellet avec un petit morceau de bois. C'est le montage traditionnel sur lequel il n'y a pas lieu d'insister.
Par contre, ce que je souhaitais essayer, c'est l'adjonction de goudron de Norvège qui s'est avéré si efficace sur les carpes du Grand Morin.
J'ai tendu trois lignes avec le même montage mais seul le pellet de celle du milieu a subi un traitement un peu particulier que voici :
Placé au-dessus d'un pot de goudron de Norvège, je laisse couler un filet sur l'hameçon et sur la buttée qui bloque la boucle du cheveu. L'enduire totalement n'a aucun intérêt et il est important qu'une bonne partie de ce pellet à la farine de poisson compressée soit attractive.
Le goudron n'est pas une nourriture mais possède une puissance attractive bien connue des amateurs de tanches et j'ai toujours prétendu que l'on pouvait étendre cette vertu à tous les cyprinidés.
Pour la carpe, mes amis du Grand Morin peuvent en témoigner, quant au barbeau, n'oubliez pas de desserrer votre frein ou de débrayer le tambour.
Enfin, moi je dis ça pour vous !
Personnellement, je n'ai pas besoin de surveiller mes cannes et je peux faire une bonne sieste pendant que mon assistante veille au grain.
Le travail d'équipe, ça existe, NON ?
" Dors patron, je m'occupe de tout !"
" Eh, patron, j'ai dressé les oreilles ! Il se passe quelque chose ! Viens vite, le scion a plié et le tambour ne va pas tarder à s'affoler !
Dépêche-toi, ce n'est pas le moment de roupiller même si nous nous sommes levés de bonne heure ce matin pour faire une petite partie de chasse dans la forêt, derrière, avant de mettre les cannes à l'eau ! "
Effectivement et ça n'a pas traîné !
Canne de gauche, une touche dans l'après-midi : Un chevesne.
Canne de droite, un seul départ avec un barbeau très moyen à l'arrivée.
Mais canne du milieu, celle dont j'ai enduit le pellet avec du goudron de Norvège, quatre superbes départs, tous concrétisés avec, à l'arrivée, des barbeaux de belle taille musclés comme des athlètes de haut niveau.
Et même pas besoin d' épuisette puisque je suis très près du niveau de l'eau.
A la tanche, très sensible à cette odeur s'ajoutent la carpe et le barbeau. Quant au chevesne, j'ai eu aussi beaucoup de tirées violentes non concrétisées.
Restent les taches de l'additif sur les mains.
Tel que je m'y prends, je n'ai pas besoin d'y toucher.
Pour recharger l'hameçon, il suffit d'essuyer le cheveu et si d'aventure il y a quelques traces, elles partent à l'eau sans difficulté.
On trouve le goudron de Norvège dans les rayons équitation pour un petit conditionnement. Au rayon chasse, il est présenté en grande quantité.
Si après quelques temps d'utilisation, le produit devient trop dur par séchage, il suffit de le diluer à l'eau très chaude.
En tous cas, pour moi la preuve est faite. Le goudron de Norvège est aussi un attractif puissant pour le barbeau.