Une règle incontournable détermine la fabrication de cette esche particulièrement appréciée des cyprinidés : Adapter sa compostion à l'époque à laquelle elle est utilisée !
Pour ce qui me concerne et après bien des tâtonnements, je les fabrique désormais toujours à base de farine de poisson et de corps gras issus de nos chers compagnons à nageoires.
Si les pellets vendus dans le commerce me conviennent en période printanière ou automnale et m'évitent de me mettre en cuisine, il n'en va pas de même l'été lorsque l'eau est chaude ou, à l'inverse, l'hiver.
- L'été, j'augmente sensiblement la proportion d'huile ou de corps gras pour répondre à un métabolisme en parfait état de fonctionnement.
-L'hiver, je la diminue du fait d'un métabolisme ralenti donc d'une alimentation moins copieuse dont l'excès conduirait à un gavage rapide.
Comme esche, j'utilise toujours un pellet cuit.
Comme amorce, j'utilise les deux, cuit et cru de longueur et de diamètre différents permettant une dissolution dans l'eau qui s'étale dans le temps et prolonge l'effet de l'amorçage.
Ma recette la plus simple :
1) Les ingrédients de base :
De la farine de blé, des oeufs, de la farine de poisson et de l'huile de poisson.
On peut remplacer la farine de poisson par de la farine de crabe ou de crevette mais on peut aussi utiliser de la pâtée à poussins réduite en poudre à l'aide d'un mixer ou d'un moulin à café électrique.
On peut également remplacer avantageusement l'huile de poisson par des sardines à l'huile broyées ou par des anchois en boite. Dans ces deux derniers cas, l'huile doit être présente.
2) Les proportions :
Une demi-livre de farine de blé.
Une demi-livre de farine de poisson.
3 oeufs entiers donc avec le blanc. Puisque celà donne 6 oeufs au kilo, avouez qu'il y aurait de quoi faire une bonne pub télévisée
!
J'ajoute toujours une bonne pincée de sel.
Pour ceux qui, comme moi, s'adonnent volontiers à la cuisine....humaine cette fois...cette recette très simple rappelle celle des pâtes fraiches à la différence près que la moitié de la farine est de la farine de poisson.
En été, 25 centilitres d'huile de poisson ou équivalent.
Par eau froide, à peine un soupçon d'huile de poisson ou équivalent.
En cas de fabrication automnale ou printanière, 10 centilitres d'huile de poisson ou équivalent mais dans ces périodes les pellets du commerce me conviennent donc je n'enfile pas mon tablier.
3) La fabrication :
Mélanger la farine de blé et la farine de poisson, faire un entonnoir dans lequel on placera les oeufs...cassés, évidemment...ainsi que l'huile ou les sardines broyées puis pétrir le plus longtemps possible jusqu'à obtenir une pâte très élastique.
Pour l'amorçage, détacher des petits morceaux de pâte et les rouler en boudins de tailles différentes allant de 15 à 20 mm de diamètre, couper des petits cylindres d'environ 2 centimètres de longueur. Inutile de prendre un pied à coulisse !
Pour les pellets destinés à servir d'esche, rouler le restant de la pâte en boudins de 15 mm de diamètre, couper en petits cylindres d'environ 1,5 à 2 centimètres de longueur puis les enfiler sur un fil de cuivre dont on recourbe les deux extrémités pour qu'ils soient pré-percés.
Plonger environ 1 minute dans de l'eau bouillante non frémissante puis les sortir avec une écumoire pour bien les égoutter.
4) La conservation :
Laisser sécher trois à quatre jours sur un tamis ou une grille.
Il est possible de conserver les pellets une ou deux semaines sans qu'ils ne s'altèrent. Pour une conservation plus longue, on peut avoir
recours à la congélation.
5) L'action de pêche :
L'amorcage se fait avec les pellets non percés dont je garde certains crus.
Je le répète, l'état, la texture et les tailles différentes prolongent l'effet qui va de quelques heures pour les pellets crus à plusieurs jours pour les pellets cuits.
L'eschage se fait avec les pellets cuits, dont un est fixé à l'hameçon mais est suivi d'un chapelet attaché avec du fil soluble. Comme je pêche avec un bas de ligne très court, j'attache toujours le chapelet à l'émerillon du bas de ligne pour que le poisson qui remonte les particules qui se détachent rencontre mon esche en premier.
Il existe bien d'autres recettes, d'autres méthodes, d'autres utilisations. Dans ce domaine, notre imagination semble ne pas avoir de limites. Pour moi, comme à mon habitude, je me contente de rechercher la simplicité et d'exposer ma pratique lorsqu'elle donne des résultats satisfaisants.
Puisque tel est le cas, je n'ai, pour l'instant, aucune raison d'en changer, sans pour autant oublier qu'il en va de même pour tous nos confrères !
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