Le sandre montre une étonnante capacité d’adaptation à toute forme de pêche dont il apprend très vite à se méfier.
Il faut donc en changer souvent, modifier les montages, bricoler ceux existants pour qu'ils soient légèrement différents ou mieux, innover.
Bien souvent, on pense qu'il n'y a pas de sandre parce que l'on n'en prend pas alors que le fond en est tapissé...mais rien à faire pour les prendre.
La première règle, quand on pêche au vif ou au mort est de locher le poisson. Le piquer par le dos, par les narines, par les deux lèvres conduit parfois à de petites touches à peine perceptibles, voire à pas de touches du tout.
Le poisson mort posé
Cette technique permet la capture de gros sandres.
Leur comportement alimentaire les pousse à ramasser les poissons morts tués par leurs congénères pendant les frénésies alimentaires.
On utilise le matériel de pêche à la plombée.
L' hameçon triple est préférable pour l’eschage des tronçons de poissons.
Certains pêcheurs utilisent des tronçons de maquereaux qui exigent un amorçage préalable.
Le tout petit poisson, gardon, ablette fraîchement tué est aussi excellent.
Les vifs congelés sont également utilisés mais très frais.
La pêche au poisson mort manié
Longtemps considérée comme la reine des pêches aux carnassiers, le sandre a aussi appris à s’en méfier.
Dans les endroits profonds encombrés d’obstacles, cette pêche reste la mieux adaptée au comportement du sandre.
Il faut employer une canne raide et légère de moins de 200 grammes pour transmettre la nervosité et l’ampleur des mouvements donnés au poisson mort et pour faire travailler le mort sans fatigue.
La longueur varie de 2,50 à 3,80 m .
Le moulinet doit être robuste pour résister à des lancers répétés,
Le frein est réglé à limite de rupture et le choix du diamètre et de la couleur du fil revêt une grande importance.
Il constitue «l’œil» du pêcheur et doit être de teinte vive pour deviner la touche avant qu'elle ne se répercute sur la canne par tension : jaune fluo ou rouge .
L’action de pêche consiste à donner l’illusion de la vie au poissonnet afin de déclencher l’attaque du carnassier.
Le pick-up ouvert, on garde le contrôle de la descente.
La faute la plus fréquente consiste à effectuer une courte tirée qui, 30 m plus bas, n’a aucune incidence sur un fil qui n'est pas tendu et ne fait pas bouger le poisson !
Le mouvement de récupération est fait de courtes saccades sur 1 ou 2 m alternant avec de lentes tirées imprimant des ondulations qui ressemblent à "un plané" au poisson mort.
La touche, souvent peu perceptible, peut se traduire par de multiples sensations auxquelles il répondre répondre instantanément par un ferrage énergique.
Tout retard donne un ratage, le sandre relâchant très vite la monture piégée.
La pêche au vif, à la tirette
Cette technique consiste à lancer puis à ramener par à-coups sur le fond, par tirées brèves entrecoupées de temps d’arrêt.
Le vif est accroché par les lèvres.
On peut ainsi pêcher à fond, lancer à des distances plus grandes, utiliser des petits poissons de 4 à 5 cm montés sur des hameçons n° 10 lorsque le sandre centre son intérêt sur le menu fretin.
On ne dépasse pas 24 à 26 centièmes.
Le montage se termine par un hameçon simple 1/0 à 10 selon la taille du vif : ablette, chevesne, goujon, vairon, petite perche.
Une écrevisse, un morceau de lard, un lombric font l'affaire.
Le poissonnet est enfilé à l’hameçon par la bouche. La pointe, tournée vers l’extérieur, doit clouer les deux lèvres sous peine d'asphyxie.
On effectue un lancer et lorsque le montage est parvenu au fond, on commence à récupérer par petites tirées d’amplitude variable, entrecoupées de temps d’arrêt plus ou moins longs pendant lesquels le vif s’active.
La touche se traduit par un choc, une tirée, une tension dans le fil.
La pêche au vif, à la plombée
Cette méthode permet de prospecter avec le maximum d’efficacité les grandes profondeurs.
Le moulinet contient 150 m en 20 à 26 centièmes.
Plusieurs types de montages sont possibles:
-une plombée simple,
-une plombée en dérivation,
-un flotteur coulissant ainsi qu’une plombée coulissante.
Le vif est lancé en douceur sans oublier de freiner lors de sa descente pour éviter les emmêlages et obtenir un étalement correct du montage.
Le pick-up est maintenu ouvert.
Il est important de lancer aussi que possible pour pouvoir ramener de 1 ou 2 m vers la berge toutes les dix minutes environ. Si le sandre avale franchement l’appât, il faut laisser filer 1 à 2 m de ligne avant de ferrer.
La pêche au vif au flotteur
Cette technique permet de rechercher le sandre dans les fosses et les fonds encombrés, là où les méthodes habituelles ne passent pas, à condition de monter léger sur 22 ou 25 centièmes.
Les vifs doivent avoir une longueur comprise entre 6 et 10 cm.
En général, on préfère des poissons aux flancs recouverts d’écailles brillantes, qui renvoient de vifs éclats argentés, tels que l’ablette, le petit chevesne, le gardonneau mais le goujon peut se révéler excellent.
La pêche au leurre souple
Quand sont apparus les leurres souples arrivant des Etats-Unis et conçus pour le black, on a crié au miracle tant les premiers essais furent concluants.
Ils ont tout pour eux: Emploi simple, prix d’achat raisonnable, pêche sur des fonds encombrés qui interdisent l’emploi de tout autre leurre.
De plus, les ondes émises sont proches de celles d’une proie habituelle qui se déplace en milieu liquide et la texture rappelle celle d'un poisson que le sandre garde en bouche plus longtemps.
Puis, après quelques pêches miraculeuses, on a vite déchanté : le sandre s'est méfié du leurre qui a montré certaines faiblesses.
Le système de montage est toujours resté le même, et c’est là qu' il faut changer !
En effet, l’hameçon plombé en tête et destiné au leurre souple, à hampe longue, confère une trop grande rigidité à l’ensemble, d’où ratés ou décrochages.
La plombée, qui n’est pas interchangeable, signifie l’impossibilité d’adapter le lest à la profondeur prospectée.
De plus, à chaque type d’hameçon plombé correspond une longueur précise que l’on ne doit varier.
Il existe également plusieurs types de montures.
Les têtes plombées (de 4 à 15 g), les plus utilisées, sont intéressantes sur les secteurs très encombrés qui interdisent tout autre leurre.
Les montures articulées en tête, à plombée interchangeable, permettent un travail du leurre des plus attractifs, à la manière d’un poisson mort manié.
Le leurre souple, frétillant, est attractif dès son entrée dans l’eau.
On augmente toutefois ses chances en lui imprimant de la pointe de la canne des saccades et des tirées qui le font progresser sur le fond par petits bonds et glissades, à la manière d’un poisson mort.
La pêche au poisson nageur et à la cuillère.
La cuillère tournante ne donne pas des résultats constants et satisfaisants.
Les ondulantes seraient meilleures, car elles travaillent près du fond, sans toutefois jamais égaler les leurres souples.
Les meilleurs leurres métalliques sont les montures en tandem, cuillères tournantes assorties de leurres souples.
En matière de poissons nageurs, ce sont surtout les modèles grands plongeurs descendant à la verticale lors d’une récupération rapide, qui donnent quelques résultats.
Le sandre est certainement le carnassier que les leurres intéressent le moins, si l'on excepte la gamme des leurres souples.
La pêche au ver manié
Le matériel est identique à celui utilisé pour la pêche au poisson mort manié.
On utilise des lombrics à tête noire de 12 à 15 cm.
Le ver est esché en le piquant en 3 fois immédiatement en arrière de la tête si l’on utilise un hameçon triple, en deux fois de manière à former une petite boucle avec un hameçon simple.
Le corps doit pendre librement pour obtenir une allure souple et ondulante.
Au lancer, freiner la chute avec l’index sur le nylon pour éviter de déchirer le ver touchant l'eau trop brutalement puis contrôler la descente jusqu’au fond, en maintenant la bannière tendue.
En action de pêche, relever le scion d’un mouvement sec : l’appât va décoller de 20 à 30 cm puis accompagner à nouveau sa descente et ainsi de suite mais garder un contact avec le fond.
Varier la vitesse de récupération pour donner une nage ondulante au ver. Reposer l’appât quelques instants sur le fond entre chaque tirée et relâcher.
Les touches se produisent souvent pendant ces instants et se traduisent alors par une tirée nette et visible en surface.
Répondre par un ferrage instantané.