Je ne peux vraiment pas résister au plaisir de vous faire un titre en trois dimensions.
Comme chaque année à cette époque, mes amis pêcheurs sont en manque, obligés de mettre les montures au vif, les leurres et les cuillers dans des boites, à l'abri de l'humidité pour les ressortir à l'ouverture.
Mais le sandre ne ferme pas partout et pour ceux qui, comme moi, ont la chance de pouvoir le traquer, nous allons nous touner vers les esches qui nous ramèneront au bord de l'eau.
Le ver de terre représente beaucoup plus qu'un substitut, surtout en cette période de fin de crue et de pluies abondantes qui ont entrainé bon nombre de ces annélidés vers les rivières et les plans d'eau.
C'est le moment de s'intéresser au sandre d'abord mais aussi aux perches, chevesnes, carpes et brêmes.
LE VER DE TERRE, ESCHE DE PREMIER ORDRE
Que ce soit au posé ou au manié, qu'il s'agisse d'un seul specimen ou d'un bouquet, cette esche est de tout premier ordre en ce moment.
Voici quelques espèces à utiliser parmi les plus courantes.
Le lombric à queue plate
Ver de terre de grande taille qui peut être utilisé seul.
Le ver de terre à tête noire
Ver de fumier
Les vers de fumier sont de petite taille, ils ne dépassent pas 5 à 8 cm de longueur et peuvent être utilisés en bouquet.
Ver du jardin
Eisenia hortensis ou veneta ou Dendrobaena veneta
Apparenté au ver du fumier, sa taille intermédiaire avec le lombric permet d’en faire un ver d’appât acceptable par les pêcheurs.
LES POSTES PRIVILEGIES PAR LE SANDRE
-Ils sont susceptibles de se tenir à proximité de collecteurs d'eau ou des ruisseaux charriant l'eau chargée de ruissellement puisque celle-ci attire la blanchaille mais aussi les vers entrainés par le flot .
-A prospecter également, les berges en terre qui s'érodent et s'effondrent parfois dans l'eau, entrainant avec elles la nourriture convoitée.
-Ainsi que la limite de l'eau claire et de l'eau trouble, soit par l'arrivée d'un ruisseau, soit par le mouvement des vagues un jour de vent.
LE MATERIEL
Lorsqu’on pêche à grande distance avec du nylon, une grande partie de l’animation est absorbée par l’élasticité du fil.
Même chose pour la touche que l'on risque de ne pas sentir ou de sentir trop tard.
Il est donc inutile de pêcher loin et on ne doit donc pas dépasser une vingtaine de mètres.
Mieux vaut éviter la tresse même si elle a l'avantage de transmettre immédiatement tous les événements.
Une canne de 2,50m à 2,80 m fera parfaitement l'affaire avec un moulinet garni d'un corps de ligne en nylon de 18 à 20/100ème.
Privilégier un fil fin, c'est assurer la précision et la douceur du lancer avec une esche très fragile, d'autant que si c'est un manié, la plombée sera relativement modeste.
LE MONTAGE
CORPS DE LIGNE FLUORESCENT OU DE COULEUR, BAS DE LIGNE EN FLUOROCARBONE.
La particularité est de fixer la chevrotine complètement décentrée sur l'agrafe de façon à ce qu'en ramenant, le bas de ligne se décentre aussi, donnant un léger mouvement de tournoiement.
Une chevrotine de 8 grammmes est suffisante mais si le courant est fort ou le vent de face, on peut aller jusqu'à 15 grammes.
LA PECHE
Le lancer se fait sous-main avec cette esche très fragile surtout si l'on garde le souci de ne pas aller pêcher très loin.
Contrôler la descente, bannière tendue, puis relever le scion d'un mouvement sec pour décoller le ver d'une vingtaine de centimètres puis accompagner sa descente et ainsi de suite en variant la vitesse de récupération, en faisant tressauter le ver sur place tout en gardant contact avec le fond.
Les touches se produisent souvent pendant les arrêts puisque c'est à ce moment que le sandre aspire le ver.
Ne pas oublier que son comportement est différent de l'attaque d'un vif qui s'enfuit et qu'il pourchasse. Le fait d'animer le ver ne fait qu'éveiller son attention et provoque l'engamage mais ce n'est pas une attaque.
Le ferrage doit donc être immédiat mais pour cela, encore faut-il reconnaître la touche car bien que le sandre ne fasse pas partie des poissons bagarreurs et qu'une fois décollé du fond, il se met à plat à la surface, il reste le spécialiste du décrochage.
Les touches occasionnées par le sandre sont tellement diverses que certaines passent inaperçues.
Quand il prend franchement, pas de doute possible mais le plus souvent, il rapproche l'esche en direction du pêcheur ce qui ne provoque qu' un assouplissement du nylon.
Il arrive même qu'il se déplace sur le coté et que ce soit le fil qui nous avertisse, d'où l'intérêt de pêcher avec du fluo.
Il peut aussi provoquer une impression de lourdeur, ou au contraire, des vibrations à peine perceptibles.
Dans tous les cas : FERRAGE IMMEDIAT
C'est une technique que l'on peut employer toute l'année mais cette période est particulièment favorable.
Superbe photo du pecheur parisien.