Ne croyez pas qu'il s'agisse d'une marotte si j'insiste tant sur l'importance de la flore intestinale de notre faune mais après des années de recherches et beaucoup d'essais, je me suis aperçu que je n'étais pas le seul à chercher quelle importance la flore intestinale ou MICROBIOTE INTESTINAL pouvait avoir sur les poissons et sur l'environnement.
Serez-vous étonnés si je vous dis que je pêche presque toujours seul, dans des endroits inaccessibles ?
Voici le résultat d'une étude menée par François-Joël Gatesoupe et René Lésel de
l'INRA, Unité mixte de nutrition des poissons INRA-IFREMER, Centre IFREMER de Brest, en 1998.
Les bactéries piscicoles exercent une influence importante à la fois sur la santé des poissons et sur la qualité de l'environnement.
À la différence des vertébrés supérieurs, la plupart des poissons doivent s'alimenter alors que leur développement larvaire est loin d'être achevé.
Dès l'ouverture de la bouche, le tube digestif rudimentaire est colonisé par des germes du groupe Vibrio-Aeromonas apportés par les proies vivantes.
Cette population bactérienne peut atteindre une grandeur de l'ordre de 107 à 108 unités formant colonie (UFC)/g de larves.
Elle décroît lorsque la nourriture des jeunes alevins passe des proies vivantes aux aliments composés.
Le même groupe de bactéries reste généralement dominant avant et après ce changement de régime.
Des facteurs environnementaux peuvent cependant modifier l'équilibre de la flore, qui est particulièrement dépendant de la température.
Cette flore participe activement au processus de digestion dans l'intestin desquels une activité fermentaire importante peut être observée.
D'autres germes sont pathogènes pour le poisson et peuvent provoquer des septicémies d'origine intestinale, d'où l'intérêt de se battre pour préserver .leur environnement, seul lieu où ils peuvent absorber ces germes.
Peut-être, dans ce cas, le combat acharné que mènent des militants comme Serge AVANZINI, Président de l'AAPPMA de Crécy, prend-il tout son sens ?
Certes, en élevage, le recours aux antibiotiques semble limiter la "casse" mais ne risque-t-il pas d'entraîner un risque de propagation des facteurs de résistance ?
Une attention croissante est donc portée à de possibles traitements probiotiques.
Si c'est le traitement de demain, pourquoi ne pas l'utiliser dans nos amorces ? Nous avons tout à y gagner, la faune et le milieu aussi.
En conclusion, beaucoup d'études restent à mener sur la microflore associée aux poissons pour parvenir à un développement piscicole plus respectueux de l'environnement mais, dans l'immédiat, utilisons LES PREBIOTIQUES ET PROBIOTIQUES dans nos amorces.
N'oublions jamais cette vérité à la pêche: Le poisson va toujours vers ce qui lui est profitable et rien ni personne n'empêche d'utiliser nos ingrédients habituels. Le poisson s'en portant mieux sera plus mordeur.
En tout cas, c'est ce que je constate à mon humble place.