A cette époque de l'année, les tas de betteraves prêtes à être emmenées vers les sucreries jalonnent les champs, en bordure de route pour être plus accessibles.
Avec l'autorisation des propriétaires et je n'en ai jamais rencontré un qui refuse, il est donc facile d'en ramasser quelques unes qui vont servir à préparer certains ingrédients pour l'amorce.
Les produits équivalents du commerce sont tirés de la canne à sucre et non de la betterave, ce qui présente évidemment l'avantage d'avoir ce petit goût exotique qui plait aux poissons mais la betterave permet de doser les produits que l'on en tire.
J'ai donc essayé !

LE JUS DE BETTERAVES
Il me sert tout simplement à mouiller l'amorce mais avec un avantage de taille: Il est très sucré et à cette époque, le sucre est un complément de haute qualité. Bien sûr, on peut objecter que de l'eau et quelques carrés de saccharose feraient parfaitement l'affaire mais la betterave transmet son petit goût de terroir et c'est loin d'être négligeable.
La France est le premier producteur mondial de sucre de betterave.
La production se situe essentiellement dans le nord du pays et dans le bassin parisien.
La betterave sucrière est blanche.
Son utilisation remonte à plus de 3000 ans.
Durant le 19ème siècle, elle a connu un regain d’intérêt avec à cette époque les difficultés à faire venir le sucre de canne, que les français utilisaient depuis des siècles.
Couper les betteraves en petits carrés et les placer dans l'eau, tout simplement.
Par osmose, phénomène qui consiste à équilibrer la concentration d'un produit perméable (hypertonique) vers une solution diluée (hypotonique), la concentration en sucre de l'eau devient naturellement importante et c'est d'ailleurs le procédé qui est utilisé à grande échelle dans les sucreries.
UTILISATIONS
Elles sont multiples.
1)-Le jus, seul, sans déshydratation, peut être utilisé comme pour mouiller l'amorce.
2)-Les pulpes résiduelles.
Mais ces pulpes peuvent aussi, du fait de leur valeur nutritionnelle, entrer avec bonheur dans la composition des amorces.

3)-Le jus, placé dans une grande casserole et mis à chauffer, subit une déshydratation par évaporation qui conduit d'abord au sirop contenant 60 à 70 pour cent de sucre.
A ce stade, on peut l'utiliser pour confectionner les pains de chènevis, les pains de maïs ou de toute autre céréale. Du fait de sa concentration en sucre, la conservation est longue (Plusieurs mois) dans un endroit sec.

4)-En poursuivant la déshydratation, on obtient la mélasse, sirop épais et visqueux que l'on appelle la vergeoise blonde et si l'on recuit plusieurs fois, la vergeoise brune.

Comme édulcorant, la mélasse entre dans la composition de desserts mais elle est surtout utilisée pour la production d'éthanol et l' alimentation du bétail.
Elle est aussi utilisée comme composant d'amorces et d'additifs destinés à la pêche, comme le brasem belge, à une différence près: Elle est liquide et, de ce fait, présente forcément l'avantage d'intervenir rapidement dans la puissance attractive de l'amorce.
Du fait de cette multitude d'utilisations et surtout du fait que, pour certains pêcheurs des Hauts de France ou d'Ile de France, la matière première nous tend les bras, c'est une excellente période pour utiliser la betterave sucrière et tous ses sous-produits.
Vous éviterez ainsi tous les conservateurs, colorants et produits divers de la mélasse en poudre du commerce.